Les paroisses au XVII e siècle

Pendant trente-cinq ans, il n’y a qu’une seule paroisse dans l’île de Montréal. Les offices sont célébrés d’abord dans le fort, ensuite dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu et enfin dans l’église Notre-Dame, consacrée en 1678.

L’organisation de la paroisse Notre-Dame est la même qu’en France : assemblée des habitants, élection annuelle, comptes rendus à la fin de chaque exercice par le marguiller sortant de charge. Entre 1657 et 1684, les marguillers se répartissent comme suit : cinq marchands, trois officiers, un aubergiste, deux chirurgiens, quatorze habitants et hommes de métier, et un boulanger : Jean Gervaise, époux d’Anne Archambault, fille de notre ancêtre Jacques, fut élu dans ce premier corps de marguillers. C’était le 21 novembre 1657 et c’est l’acte même de cette élection qui ouvrit le premier registre des délibérations de la fabrique. Jean Gervaise s’acquitta honorablement de sa charge, puisqu’à plusieurs reprises, on trouve son nom dans des greffes des notaires1.

La dîme…

La question de la dîme, au commencement de la colonie, et surtout dans la région de Québec, causa beaucoup de soucis aux gouvernements ecclésiastiques et civils. Le paiement de la dîme fut réglé par Tracy, le 4 septembre 1667, en la manière qui subsista pendant plus de deux siècles.

Pendant que la question était discutée à Québec, la dîme n’était pas encore exigée dans la jeune colonie de Montréal. On se contentait, pour subvenir aux dépenses du culte, des dons des particuliers. Les objets en nature étaient déposés dans le magasin de l’église. Au comptoir on pouvait acquérir des grains, victuailles, quelques fourrures, articles de chasse, tissus domestiques, « souliers françois », etc. En 1670, Gilles Lauzon, beau-frère de Jean Gervaise, marié à Marie Archambault, marguiller en charge en 1670, est réélu en 1671 comme marguiller-comptable. Il est donc responsable de la garde du magasin. Le 12 août 1668, les colons de l’île de Montréal, pour se conformer à l’ordonnance épiscopale, réglèrent la question de la dîme, et d’une manière généreuse, dans la grande et solennelle assemblée des principaux citoyens de la colonie de Montréal. Parmi ces habitants on trouva les trois beaux-frères : Jean Gervaise, Gilles Lauzon et Laurent Archambault, fils de notre ancêtre2.

Les paroisses rurales…

Déjà vers 1665, les sulpiciens doivent desservir les côtes plus éloignées. Un prêtre va célébrer la messe tous les dimanches pendant trois ans à la Pointe-aux-Trembles. En 1674, les habitants de la Pointe-aux-Trembles élisent François Bot et Laurent Archambault comme marguillers pour voir à la construction de la chapelle de l’Enfant-Jésus (rue Notre-Dame) et au prélèvement des fonds nécessaires à cette fin. Laurent Archambault était un des citoyens les plus en vue de la paroisse. La chapelle, bénite en 1678, fut donc l’une des premières érigées en dehors des enceintes de Ville-Marie, elle mesurait 36 pieds sur 24.

Terminons en disant que le fils de Laurent, Jacques Archambault, marié à Françoise Aubuchon, a contribué à la construction de la première église de la congrégation Notre-Dame le 6 décembre 1693, en fournissant 1 000 planches de pin à couvrir moyennant 590 livres.

  1. Louise Dechêne, Habitants et marchands de Montréal au XVIIsiècle.
  2. Lapalice, Bulletin des recherches historiques, vol. 35, 1929.